Chistopol (Russia), 1931
Composer

Sofia Goubaïdoulina étudie le piano et la composition au Conservatoire de Kazan. De 1954 à 1959, elle poursuit ses études de composition au Conservatoire de Moscou avec Nikolai Peiko, assistant de Chostakovitch, puis avec Vissarion Chébaline. En 1975, elle fonde l’Ensemble Astreya qui improvise sur des instruments rares ou rituels provenant de Russie, du Caucase, d’Asie centrale et de l’Est. Les sons et timbres inconnus, ainsi que les techniques expérimentales sur le temps musical, influencent profondément son écriture.

Goubaïdoulina est titulaire de plusieurs récompenses: le Premier Prix au Concours international de Rome (1974), le Prix de composition de la Fondation Prince Pierre de Monaco (1987), le Prix international du disque Koussevitzky (1989 et 1994), le Prix Franco Abbiato (1991), le Heidelberger Künstlerinnenpreis (1991) et le Prix de l’État russe (1992). Depuis 1992, elle vit en Allemagne, à proximité de Hambourg.

La compositrice utilise les techniques contemporaines d’écriture issues de l’avant-garde européenne et américaine, tout en restant très personnelle. Le trait le plus frappant de l’œuvre de Goubaïdoulina est l’absence quasi totale de musique «absolue». La majorité de ses pièces ont une dimension extra-musicale, par exemple un poème – mis en musique ou caché entre les lignes – , un rituel, ou encore une sorte d’«action» instrumentale. Certaines de ses compositions témoignent de son intérêt à une forme de mysticisme et au symbolisme chrétien.

[viii-13]