wind quintet

J’ai toujours eu une sombre fascination pour la presse et la poésie d’Edgar Allan Poe et tout particulièrement pour ce petit bijou de conte intitulé Le Diable dans le beffroi que l’on retrouve dans ses Nouvelles Histoires Extraordinaires. D’ailleurs, je vous conseille fortement de lire cette histoire grotesque et symbolique où Poe nous confronte, avec un humour décapant, à l’exaltation d’un certain conformisme bourgeois baignant dans toute son horreur rigide, dans une mer d’absurdités à vous glacer le sang dans les veines! Les trois importantes décisions adoptées par le conseil municipal du bourg de Vondervotteimittiss, après de nombreuses séances extraordinaires sont les suivantes:

  1. C’est un crime de changer le bon vieux train des choses.
  2. Il n’existe rien de tolérable en dehors de Vondervotteimittiss.
  3. Nous jurons fidélité éternelle à nos horloges et à nos choux.

L’adéquation Diable dans le beffroi/Berger sur la Montagne (Der Hirt auf dem Felsen) de Franz Schubert s’est immédiatement imposée à moi comme allant de soi, et ce pour plusieurs raisons. Je mentionnerai, entre autres, ces odeurs un peu rances de la moitié du XIXe siècle, partagées par Poe et Schubert eux-mêmes acteurs et témoins privilégiés d’une société figée et croulante sous le poids de sa propre décadence. Le lyrisme soi-disant romantique de Schubert étant lui-même redevable d’un conformisme où le prévisible l’emporte sur l’imprévisible, j’ai choisi de «développer» à ma manière certains aspects de cette musique dont le pathos quelque peu exagéré n’a cessé de m’émouvoir au plus haut degré, et cela, bien malgré moi. Le Diable dans le beffroi comporte cinq mouvements qui portent les titres suivants:

  1. Prélude,
  2. La Vallée
  3. Le Village
  4. Le Beffroi et le Diable
  5. Épilogue.

[xi-15]

Performances