soprano saxophone, baritone saxophone and MIDI piano
Arr. Walter Boudreau
Les trois pièces qui forment ensemble Quirks s’appellent: Prince’s Pride; Death, where’s thy Sting; Zavapa(z)encore.
[…] À un certain moment de mon existence, j’ai découvert le vidéoclip; mieux dit: à un certain moment MTV explosait sur tous les écrans européens. Un musicien de formation classique est d’abord stupéfait. Un peu enragé même. On découvre qu’il y a des milliers de gens qui font une musique, souvent avec des moyens élémentaires, qui est diffusée directement et constamment dans le monde. Mais peu après, on commence à apprécier cette «simplicité», cette «verdeur». Puis, on découvre la différence fondamentale entre la musique dite «classique» (même contemporaine) et la musique dite «commerciale». Pour cette deuxième catégorie, ce n’est pas le contenu musical qui est le plus important, mais plutôt l’emballage, «la production».
Pour Quirks et Rastapasta, j’ai pris alors des éléments de la musique de quelques grands du monde commercial: une ligne de basse, un bout de mélodie, un rythme, une succession d’accords, une courbe mélodique, des formules consacrées. Je les ai défaits de leurs emballages et employés comme matériel de base pour la construction, toujours en respectant l’idée que les pièces générées de ce matériel doivent référer au meilleur des deux mondes normalement fort opposés. C’est la raison pour laquelle ni Prince, Sting, Zappa ou Copeland m’attaqueront pour plagiat: sans doute, ils ne reconnaîtront pas leurs propres «licks» dans mes pièces. En ce qui me concerne, les deux pièces et l’exécution sont réussies lorsque tous les gens qui les écoutent écoute sentent l’irrésistible envie de taper du pied, sans gêne, comme moi je le faisais en les écrivant.
Frank Nuyts
Performance
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Tuesday, March 19, 1991