Œuvres de Boudreau.

Un voyage illuminé à travers la musique, la poésie et le théâtre

Laissez-vous conduire à l’asile le temps d’une soirée de folie! La SMCQ vous propose une expérience poético-théâtrale et musicale inédite. Musique électroacoustique, chœur, comédien et pianistes se partagent la scène autour de la pièce L’Asile de la pureté de Claude Gauvreau, mise en scène et en musique par Lorraine Pintal et Walter Boudreau au TNM en 2004.

Une rencontre unique d’artistes emblématiques

Le grand pianiste Alain Lefèvre interprètera des œuvres de Walter Boudreau dédiées au célèbre dramaturge, dont un mouvement de son fameux Concerto de l’Asile récemment ovationné à la Maison symphonique. Tandis que les seize voix de l’Ensemble Mruta Mertsi donneront la réplique au vent de folie qui soufflera sur les planches, animées également par une lecture de textes de Claude Gauvreau par François Papineau.

In fine, un hommage grandiose à la folie créatrice de nos artistes et une occasion unique de découvrir un Alain Lefèvre virtuose et flamboyant dans son engagement pour la reconnaissance des compositeurs d’ici.

Participant·es

Programme

Une production Société de musique contemporaine du Québec (SMCQ).

Concert n° 329.

Mot du directeur artistique

L’origine de cette folle soirée à l’asile remonte à 2003, où Lorraine Pintal m’avait contacté pour me proposer de composer la musique devant «accompagner» la pièce de Claude Gauvreau, L’Asile de la pureté.

Écrite dans les années quarante, en plein cœur de la période dite de la Grande Noirceur au Québec, cette œuvre délirante du poète dramaturge, est un vibrant réquisitoire au nom de la liberté d’expression artistique et également selon ses dires, de l’impuissance du langage écrit et/ou parlé à transmettre correctement la profondeur, l’essence même de la pensée humaine.

Ayant partagé la scène à quelques reprises avec lui dans les années soixante — moments privilégiés oserais-je dire rétrospectivement — j’étais en mesure de saisir toute la grandeur et la misère de cette démarche extrême qui a mené l’auteur — entre autres — à développer ce langage onomatopéique unique qu’il décrivait comme «exploréen».

«Martyre» incontesté d’une société figée, elle-même esclave des dictats rétrogrades de l’Église catholique de l’époque, Gauvreau a hélas peu à peu sombré dans un état d’instabilité chronique qui l’a mené progressivement au désespoir et finalement au suicide.

Ensemble ce soir, nous allons revisiter en musiques et textes quelques lieux «virtuels» où la pensée de ce grand artiste se déploiera sans contraintes ni barrières, dans un environnement permettant l’expression débridée d’une imagination et d’une sensibilité à fleur de peau!

Grâce à la complicité de Lorraine Pintal à la mise en scène, de l’Ensemble Mruta Mertsi et son directeur André Pappathomas, du comédien François Papineau et surtout de la participation des formidables pianistes virtuoses Alain Lefèvre et Matthieu Fortin, il nous sera possible de plonger dans cet univers mystérieux et trouble de Gauvreau et de goûter pleinement à cette «douce» folie et ce, pour notre plus grande joie!

Enfin, un merci tout spécial à Janine Carreau pour son incommensurable dévouement et sa générosité, en nous facilitant l’accès et surtout l’utilisation illimitée des textes entendus ce soir.

Bon concert!

Walter Boudreau, 3 mai 2015