Tim Brady et Instruments of Happiness interprètent les œuvres de Bach, Brady, Lennon et McCartney.

À la suite du grand succès de la présentation du projet 100 guitares avec Instruments of Happiness lors de l’édition 2015 de MNM, Walter Boudreau, directeur artistique du festival, a lancé un nouveau défi au concepteur du projet, Tim Brady: pourquoi pas 150 guitares? Les 150 guitares électriques de Instruments of Happiness prennent d’assaut la Basilique de l’Oratoire Saint-Joseph, plongeant le public au cœur des vibrations d’œuvres allant de Bach à Brady en passant par les Beatles … Et les jeunes compositeurs en herbe de l’École Saint-Pierre Claver (CSDM)! Un événement gratuit regroupant des artistes de tous âges qui plaira à toute la famille.

Au programme: une grande œuvre de Tim Brady, un extrait de L’art de la fugue de Bach et quelques pages des Beatles. Le tout, adapté pour plus de 150 guitaristes électriques de tous âges et de tous niveaux, dispersés de part et d’autre de la Basilique de l’Oratoire Saint-Joseph.

Venez rencontrer nos guides musicaux!

Vous êtes invités à vous présenter dès 14:30 à l’Oratoire Saint-Joseph pour découvrir des aspects singuliers des œuvres au programme auprès de nos sympathique guides musicaux. Ils vous attendent aux quatre coins de la Basilique pour aborder avec vous les thèmes suivants:

  • Tim Brady, un compositeur vivant!
  • L’Oratoire comme lieu de concert
  • Le gigantisme en musique
  • La guitare sous toutes ses formes
  • Le son inouï

En collaboration avec l’École d’hiver internationale de médiation de la musique.

Participant·es

Programme

Coproduction MNM — Bradyworks — L’Oratoire Saint-Joseph, en collaboration avec la CSDM et l’École d’hiver internationale en médiation de la musique (P2M).

Bach, Brady, Beatles

En tant que compositeur et musicien, j’ai écouté énormément de musique au cours des 62 dernières années. De la bonne, parfois de la moins bonne, mais il y a des compositeurs vers lesquels je reviens sans cesse — dont deux qui ressortent en particulier pour ce concert quelque peu inhabituel:

Bach: J’ai passé des années à écouter et à jouer (à la guitare électrique) ses six solos de violon Sonatas et Partitas, que je considère comme une des musiques solo les plus étonnantes jamais composées. L’Art de la Fugue offre une expérience d’écoute similaire — parfait équilibre entre la forme et l’émotion — mais pour plusieurs instruments.

Les Beatles: Je suis un «baby-boomer»; c’est la musique de ma jeunesse, mais c’est aussi la musique qui a commencé à remettre en question la démarcation entre musique populaire et musique d’art. Cette démarcation existe-elle? Si c’est le cas, où la situer? Elle consiste en quoi? Qui décide? Qu’est-ce que cette démarcation signifie pour l’auditeur? Pour les musiciens? Ce questionnement artistique est très clairement présent dans les deux dernières pièces du White Album de 1968: le tissu sonore expérimental Revolution # 9 et la beauté envoutante de la berceuse Good Night (chantée par le batteur Ringo Starr).

La rigueur et la tradition classique de Bach ainsi que l’invention populaire révolutionnaire des Beatles créent le contexte de mon œuvre intitulée As Many Strings As Possible, Playing: Symphony #9, pour 150 guitares électriques, réparties en 6 groupes spatialisés.

J’écris de la musique pour plusieurs guitares électriques depuis 1986. À l’origine, j’utilisais un studio d’enregistrement (jouant moi-même toutes les parties) et plus tard, à partir de 2002, avec des ensembles en direct. Mais c’est la première performance de Instruments of Happiness — 100 guitares (donnée en mars 2015 au Festival MNM), qui m’a fait réellement comprendre la puissance et le potentiel du médium. Depuis 2015, j’ai écrit plusieurs autres œuvres pour ensembles de guitares de grande taille et spatialisées, et le médium me semble avoir le même impact et le même pouvoir expressif que toute musique orchestrale — c’est là la meilleure musique immersive. J’utilise simplement 150 guitares au lieu de violons, trompettes, flûtes, etc.

Les 150 guitares sont divisées en 6 groupes. Le premier groupe, à l’avant, est composé de 16 guitaristes professionnels, mais les autres ensembles sont principalement composés de guitaristes de tous âges, de tous niveaux et de toutes formations, apportant au projet un amour de l’instrument et une passion de la musique créative.

La symphonie n ° 9 est composée de 4 mouvements — comme une véritable symphonie (Beethoven la reconnaîtrait probablement!). Les premier et troisième mouvements ont pour objet le son se déplaçant lentement dans l’espace — n’écoutez pas seulement ce qui est joué, mais également l’endroit où il est joué et comment le tout se déplace dans l’espace et le temps.

Le deuxième mouvement met en vedette un groupe plus petit de 16 professionnels (le premier groupe, à l’avant) et est très rythmé et exaltant. Le quatrième et dernier mouvement combine une impulsion forte et incessante dans le groupe 1 avec la spatialisation sonique du reste de l’ensemble, réunissant 150 guitaristes afin de refléter la forme et l’émotion de Bach alliée à la tapisserie expérimentale sonore des Beatles. Et un peu de Brady ajouté pour faire bonne mesure.

Un grand merci à l’équipe qui a monté cette production, mais plus particulièrement aux 150 guitaristes qui ont si gracieusement donné leur temps et leur talent pour permettre la création de cette performance.

Tim Brady — directeur artistique — Novembre 2018

Traduction: Claude Renaud