17 instruments à cordes et percussions

Plusieurs des oeuvres d’Anders Hillborg demandent une préparation minutieuse. Dans Celestial Mechanics (mécaniques célestes) pour 17 instruments à cordes et percussion (blocs en bois japonais, carillon chinois et castagnettes—dont sont dotés même les instrumentistes à cordes!), chaque instrument à cordes (en fait, chacune des cordes) doit être accordé de façon légèrement différentes les uns des autres. La combinaison harmonique élaborée qui en résulte, pour laquelle les instruments sont accordés jusqu’à 1⁄4 de ton plus bas ou plus haut que leur ton usuel, permet de créer de fragiles harmonies microtonales, perceptibles durant toute la pièce, qui sont produites par les cordes frottées à vide et les harmoniques naturelles. Ce mélange de microtons calculés avec précision, de textures chatoyantes rendues par les harmoniques et des cordes toujours en mouvement permettent à Hillborg de construire un monde sonore très distinctif, qui résonne à l’unisson avec les deux mots utilisés dans le titre. Selon le compositeur finlandais Jouni Kaipanen, le terme «mécaniques» caractérise parfaitement la technique de composition de Hillborg, tandis que celui de «célestes» nous rappelle la qualité première de sa musique. Cependant, Celestial Mechanics n’est pas qu’un cordon sans fin enfilé de «délicates perles évoquant l’harmonie des sphères». Des passages violents, brutaux même (dont celui intitulé brutalissimo) suggèrent l’existence d’un royaume terrestre, même si, ultimement, ils ne font qu’exacerber le sens de «l’éthéré» exprimé dans cette oeuvre. Celestial Mechanics est une commande de l’Orchestre symphonique de la Radio suédoise et fut créée par cet orchestre sous la direction de Esa-Pekka Salonen en octobre 1986.

Exécution