Jouer l’extrait audio

2 cors, 3 trompettes (trompette piccolo), 3 trombones, percussions, harpe, piano, violon, alto, violoncelle et contrebasse

Commande: SMCQ, avec l’aide du CAC

Création: 13 juin 1996, Musica Maxima, Salle Pierre-Mercure — Centre Pierre-Péladeau, Montréal (Québec)

Au moment de la composition de cette œuvre, la situation économique du Québec et du Canada était très particulière: les budgets comprimés, les services sociaux coupés, on nous exhortait de nous serrer la ceinture. Nous apprenions simultanément que trois banques canadiennes annonçaient des profits en hausse de plus de 20% et qu’une de nos sociétés d’état réalisait un bénéfice net de 429 millions en moins de trois mois. À l’époque, de nommer une œuvre musicale ainsi en a fait sourire plus d’un, c’était un titre «d’actualité» pour une œuvre de musique contemporaine.

Compressions s’inspire donc de l’action de comprimer, de créer de la pression. On diminue le volume, on compresse le son, on empêche quelque chose de se manifester, ou on réduit des budgets.

Compressions est faite de contrastes et de bifurcations. Comme presque toujours, mon point de départ fut l’instrumentation composée de forces inégales ce qui était tout à fait pertinent pour le sujet: huit cuivres, quatre cordes, un seul percussionniste et deux claviers. Une situation orchestrale remplie de potentiel qui m’a permis d’œuvrer à l’intérieur d’un discours interrompu fait de variations et de superpositions. En dépit de mon propos sur l’économie, il n’y a pas de scénario dans ma musique. J’ai composé une œuvre qui, je l’espère, exprime non pas une idée mais des émotions, des états d’âmes qui se succèdent.

Cette œuvre a été composée pour la Société de musique contemporaine du Québec et son directeur artistique Walter Boudreau, grâce à une subvention du Conseil des arts du Canada. Le concert a été enregistré sur disque compact Analekta SMCQ LIVE. Compressions a également été jouée en 1997 au festival «Présence» de Radio-France à Paris.

Exécutions

Enregistrement