orchestre
«Au printemps 1988, peu après la première série de performances de Nixon in China, je commençais à penser à une nouvelle œuvre pour orchestre. Or, les idées qui me venaient à l’esprit étaient toutes fortement marquées du style de mon opéra, à un point tel qu’il devint évident pour moi que je n’avais pas terminé l’exploration de cette avenue. Plutôt que de chercher à m’en écarter, je décidai donc de continuer dans cette voie, utilisant notamment une instrumentation semblable (de type «big band») à laquelle j’ajoutai des sonorités de percussion, deux cors et un basson. La musique est, comme le suggère le titre, d’une symétrie insistante: des phrases de 4 et 8 mesures s’enchaînent, chacune articulée par des changements harmoniques éclatants et une pulsation haletante. Fearful Symmetries, d’influence à la fois pop et rock minimaliste, est un exemple clair de ce que j’appelle ma «travelling music», c’est-à-dire une musique qui donne l’impression d’un mouvement continu au-delà des changements de paysage.
Boogie colossal gouverné par un rythme extrêmement dynamique, l’œuvre se prête particulièrement bien à la danse: elle est d’ailleurs mon œuvre la plus chorégraphiée, avec une douzaine de versions différentes. Mais ce qui reste, à mes yeux, le plus significatif dans cette œuvre, est le timbre, qui mélange le poids et la brillance du big band à la luisance synthétique de la techno pop et à la finesse de l’orchestre symphonique.»
Fearful Symmetries est présentée ici sur un film-montage de Jérôme Bosc, Buster, conçu précisément pour cette œuvre de John Adams dont les sonorités collent parfaitement à l’univers du slapstick et en particulier à celui de Buster Keaton…
John Adams [traduction française: N Pascal]
Exécution
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Jeudi 8 mars 2007