petit ensemble

Depuis quelque temps, je m’intéresse plus particulièrement aux incidences en termes de communication, que peut engendrer l’emploi de certaines mélodies extraites de mon folklore personnel; entendues à la radio durant mon adolescence, premières expériences du répertoire classique, fragments épars d’une culture multiforme.

Dès le début de cette approche, je m’étais imposé de toujours travailler avec un nombre limité de mélodies (maximum 3), la forme de l’ouvrage toujours circonscrite en parties et en durée par l’aboutissement et l’exploitation significative des chants choisis. À cet effet, il est important de signaler que ces matériaux ne justifient en aucun cas le discours musical par leur charge allusive, référentielle, mais plutôt alimentent l’atmosphère de la pièce que l’on pourrait qualifier de résonance des mélodies employées. Plus simplement, j’arrache à ces objets trouvés leur parfum, leur morphologie devenant mentalité de la pièce, le produit incarnant une surface parfois trouble parfois claire dans laquelle j’essaie de m’identifier, d’attraper un message, un artefact de ce qui pourrait être collectif et-ou individuel.

Dans Fil retors, j’ai pour la première fois cessé de limiter et d’ordonner le nombre de ces intervenants, consacrant l’intérêt que je porte pour les choses de tous les jours, laissant au gré de sa composition à la pièce le soin de m’indiquer où et quand elles doivent apparaître. Un ami me signala la similitude avec les rhapsodies, avec la technique de ces dernières (qui coud et ajuste des chants), comme un fil retors, un lien nous rattachant à quelque chose. Excusez-la.

  • Partition disponible auprès de CMC, Région du Québec.
  • Enregistrement: CD: Amberola AMBC CD 7141