orgue et piano
Passacaglia, quasi una fantasia; Meccanico Eccentrico, quasi una fantasia; Toccata, quasi una fantasia
Le premier mouvement (Passacaglia, quasi una fantasia) est complexe et sa difficulté technique ne laisse aucun doute. On y retrouve, à l’orgue, trois ostinati qui font l’objet de variations et, au piano, des variations libres sur des passages de gamme, dans le style d’une fantaisie. Au sein d’une texture en trio dont les alignements varient constamment, les trois ostinati accélèrent indépendamment jusqu’à leur tempo le plus rapide, qui coïncide avec un unisson stratégique vers le milieu du mouvement (la «première convergence»); ce processus est ensuite inversé alors que les trois ostinati ralentissent indépendamment jusqu’à un deuxième unisson stratégique (la «seconde convergence») qui amène une brève coda.
Fondé sur la répétition, l’expansion et la contraction motiviques, «Meccanico Eccentrico, quasi una fantasia», délibérément bizarre, raconte la rencontre étonnante de personnages mécaniques, toujours changeants, et pourtant étrangement prévisibles alors qu’ils tentent de coopérer.
Au début de «Toccata, quasi una fantasia» — un récit qui ne cache pas sa simplicité — la partie d’orgue, lente, occupe l’arrière-plan, auquel s’oppose l’activité rapide du piano. L’orgue s’anime peu à peu, de façon subtile, mais persistante tant qu’à prendre inévitablement le dessus, émergeant enfin dans une cadence pleine de défi, au climax du mouvement. Inspiré (et pas lâcheur), le piano accompagne cette cadence par ses propres rafales de bravade et d’intensité. L’orage se calme rapidement et (comme vous l’aviez deviné) les instruments reprennent chacun leur rôle initial pour terminer le mouvement comme il avait commencé.
Music for Organ and Piano a été commandé par l’organiste Marnie Giesbrecht et le pianiste Joachim Segger grâce à une subvention du Conseil des arts du Canada.
- Enregistrement: CD: Arktos 20039/40