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soprano, 2 flûtes, 2 clarinettes, clarinette basse, cor, 2 percussions, 2 violons, alto, violoncelle et contrebasse

«Cette œuvre est littéralement ce que le titre laisse supposer.»

Claude Vivier

«Où es-tu, mon amour? Où l’amour s’en est-il allé?» Ces deux phrases, chantées en allemand dans Trois airs pour un opéra imaginaire, sont les seules paroles de cette œuvre qui soient dans une langue réelle. À travers la chanteuse, Vivier s’exprime dans une langue inventée qui lui permet d’utiliser les syllabes dont la couleur souligne les longues mélodies à la voix. Celle-ci flotte au-dessus de l’ensemble instrumental, se synchronise avec lui, puis s’en déphase, alternativement.

Il s’agit de la toute dernière œuvre que Vivier ait complétée avant son décès et dont la création eut lieu à Paris en 1983, quelques semaines après sa mort. Oscillant entre vitesse et lenteur, vigueur et désespoir, les Trois airs envoûtent à l’image de ses autres œuvres vocales, laissant sur une impression de joie triste, ou de tristesse joyeuse. Si la mélancolie, selon le mot de Victor Hugo, c’est le bonheur d’être triste, Trois airs, c’est de la mélancolie sonore.

Martine Rhéaume [viii-07]

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