2 pianos

D’abord écrite pour grand orchestre, gamelan (katilan, pantade, ugal, calunga et géogan), célesta, clavecin amplifié, vibraphone, shakouachi, flûte de Pan, tabla, cithare, kamichi, ensemble Taïko, koto, pipa, kora, claves, marimba, conga, tom-tom, tam-tam, bourdon, gong, cloche, trompes tibétaines et plusieurs chœurs de garçons, Luminescence vous entraîne dans les jeux et les rires des enfants du monde et relève le défi de confier à deux pianos ce grand tour de Terre aux couleurs et aux rythmes de l’Afrique, des Indes, de la Chine et du Japon, de l’Europe slave et de l’Amérique latine, de Bali et du Tibet.

Selon Pierre Jasmin, professeur à la Faculté de Musique de l’Université du Québec à Montréal et ami de Ross Perrin, l’écriture de la partition pour deux pianos est claire mais le dialogue rythmique exigera des pianistes une exécution à la fois rigoureuse et complice.

En 2003, à mi-chemin de son entreprise d’écriture, Perrin écrivait:

Cette oeuvre symphonique avec chœur de 5000 voix de garçons exprime les préoccupations des enfants des différentes civilisations et cultures de la Terre face à l’Amour et à l’avenir de notre planète bleue.

Le panorama de ce poème symphonique incorpore les éléments ethno-musicologiques de 20 régions en un vaste Tour de Monde. Tous les enfants de la Terre se ressemblent et sont unis par leur instinct du jeu et par leur joie de vivre naturelle. Cette joie ludique des enfants du Monde s’exprime dans le rythme de la symphonie. Le leitmotive rythmique unit les éléments de l’œuvre et, tel un battement de cœur, se propage d’abord au chœur puis à l’orchestre avant d’entraîner toute la Terre dans une grande pulsion de Vie.

Cette musique veut réunir en symphonie et dans une vaste mosaïque sonore les cultures musicales des cinq continents. Les instruments traditionnels des divers pays entrent en dialogue avec ceux d’un grand orchestre occidental avant de les y rejoindre et y être enveloppés dans une fusion inventée. La participation de chaque instrument autochtone est écrite en respectant ses modes, ses rythmes et ses tonalités propres tout en demeurant compatible avec un orchestre de tradition classique.

Dans le processus de création de l’œuvre, chacune des étapes de ce Tour de Terre s’ouvre en affirmant l’esprit et en révélant l’âme des pays et des régions visités, c’est à dire son rythme propre et caractéristique. Par la suite, je présente ses instruments traditionnels que l’orchestre supporte par des motifs harmoniques locaux. Une fois imprégnés dans l’ensemble, ils se retrouvent à des moments choisis dans d’autres sections de la symphonie. Ainsi donc, la Kora, le Pipa ou la Cithare se rencontrent dans un atmosphère tout autre que celui de leur contexte habituel.

La structure musicale est contemporaine: les gammes partons, les jeux de un tiers de ton et un dodécaphonisme avec une structure tonale se juxtaposent. La représentation graphique de ce poème symphonique est celle de deux pyramides inversées se faisant face par leurs sommets.

L’armature de l’œuvre se compose de 2 formes distinctes:

  • L’écriture et la structure musicales de ce poème symphonique se caractérisent par l’amplitude d’un triton, soit de fa à si. La construction chromatique est l’élément de base: chaque pays représente un ton de la gamme traditionnelle. La répétition d’une tierce mineure descendante et d’un triton en séquence fera apparaître une marche par ton et chaque ton établit l’amorce de deux musiques enfantines. La construction d’ensemble de toutes ces amorces ne devient visible qu’à la fin de l’œuvre.

    La mélodie de ce tour de la Terre des Enfants se développe note par note, ajoutées à chacune des étapes de ce voyage musical: elle demeure cachée et n’est révélée qu’à la conclusion sous la forme d’un air enfantin qui monte, spontané et naturel, de la bouche des enfants de tous les peuples comme un chant réunificateur.

  • L’œuvre est basée sur une gamme hexatonique modifiée par l’ajout de d’autres modes pour satisfaire celle utilisée dans les pays présentés (ex: l’hexatonique modifiée pour satisfaire la gamme pentatonique). La représentation graphique de cet ensemble sonore est celle de deux pyramides inversées face à face qui se superposent l’une sur l’autre.

Chaque région du monde visitée développe une idée nouvelle en s’inspirant de l’expérience particulière des enfants qui y vivent. Le texte pourrait être chanté dans les langues de chacune de ces régions, créant ainsi une combinaison lumineuse: une idée pourra ainsi être développée dans une langue et se terminer dans une autre.

Les chœurs racontent l’histoire du Tour de Terre d’un enfant: le texte sera composé et écrit par mon ami André Faivre, éducateur, qui m’accompagne depuis mon départ sur le chemin de la création de cette œuvre symphonique.

La durée totale de la symphonie est de 75 minutes dont 2,5 minutes sont consacrées à chaque région ou pays parcouru.

Ross Perrin, Montréal, 18 août 2003

Exécution