La notion d’intervalle dans le titre fait référence à tout ce que l’on peut retrouver entre deux entités sonores: le timbre, la temporalité, le spectre, l’intervalle dynamique. Les notions fixes forment des intervalles, entres lesquelles on retrouve des lignes droites, mais aussi des gammes et des gradations, des courbes, des embranchements, des labyrinthes, des trous noirs. Première distribution de positions: la musique est une exploration de distances; une texture volatile et mousseuse, comme une coulée de lave volcanique menant vers l’instant critique (on fait craquer du bois et des boules chinoises tournoient à l’intérieur d’un tambour basque). Deuxième distribution: les nouvelles positions changent le sens des sonorités du cycle, sans toutefois en modifier le dénouement. Cependant, la rupture et la création ne font qu’un: la rupture crée à son tour un intervalle, qui sera complété par un nouvel enchaînement. La densité fluctue frénétiquement dans le temps, et l’œuvre prend la forme d’un ruisseau. Le titre se veut un hommage à l’écrivain français Raymond Roussel (1877-1933), auteur de la nouvelle «Parmis les Noirs», dans laquelle il plaça deux phrases quasi-identiques dans des contextes différents au début et à la fin. Il inventa ensuite une histoire pour combler l’intervalle ainsi créé. Le titre fait également référence aux touches noires et blanches d’un clavier. La citation «…at… Intervals… from the Cabin» nous vient directement du roman Impressions d’Afrique de Roussel, et le mélange de français et d’anglais est voulu.

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Exécution