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violon et piano

Cette pièce a été écrite lors de ma première année d’étude en composition auprès de Serge Garant. Ce dernier avait, à tort, la réputation d’être un structuraliste plutôt rigide. Dans un geste de défiance, plutôt puéril, je l’avoue, je décidai de me positionner en choisissant d’écrire cette œuvre de manière tout à fait empirique en m’inspirant de mes improvisations du moment, une sorte de jeu de modulations constantes et anarchiques.

Loin de me décourager, Garant me fit part de judicieux conseils, qui, entre autres, allaient m’éviter l’égarement dans l’invention constante qui caractérisait jusque-là mon travail. Il m’a aussi conseillé de montrer la partition en cours à mon professeur d’harmonie, Massimo Rossi dont j’ai donc pu également profiter des conseils.

Cette œuvre fut créée à l’université de Montréal, puis enregistrée dans les studios de Radio-Canada. Elle a été jouée à Montréal et à Toronto en 1989 dans le cadre d’un projet d’échange entre la SCAQ (aujourd’hui Codes d’Accès) et le groupe torontois Ex Tenebris (retourné dans l’ombre depuis).

Voici la note de programme qui accompagnait ces concerts:

Cette pièce, dont les trois sections s’imbriquent, est, en quelque sorte, un A-B-A de deux langages. Plus lyriques, les première et troisième sections sont faites de modulations anarchiques et incessantes qui impriment à chaque instrument une direction qui lui est propre. Le violon et le piano semblent ainsi s’opposer et se rejoindre sans cesse. Dans la section centrale, le traitement du matériau est différent. Les deux autres mouvements s’y retrouvent complètement réécrits mais rendus pratiquement méconnaissables par diverses manipulations et un travail rythmique dans lequel la pulsation est pratiquement absente.