flûte, clarinette basse, vibraphone (cymbale chinoise), piano, violon et violoncelle
En 2003, je me suis aperçu que je quittais peu à peu les règles de la création musicale en elle-même, pour aller vers des règles proposées par des phénomènes, ou mathématiques, ou naturels, tout cela dans un effort continu pour libérer ma musique de mes désirs personnels, de mes dictats culturels, ou de toute autre forme d’expression autonome. Une des premières pièces écrites dans ce domaine, 9 Through 99, a été écrite pour un concert-portait donné par le Ives Ensemble en 2004. L’œuvre est une «traduction» tout à fait fidèle du célèbre triangle de Pascal, et a pour unique but de représenter les beautés et les subtilités inhérentes au triangle en lui-même, avec toutes ses nombreuses et merveilleuses formes d’autosimilarité. Le triangle est placé de façon canonique, Modulo 9 (ainsi entièrement symétrique), augmentant progressivement, de un à dix triangles. Les autres instruments entrent à des moments pivots, et des durées différentes séparent leurs entrées. Certains se rattrapent, d’autres restent loin en arrière lorsque la pièce se termine. Dans sa version originale, la pièce était arrangée pour 12 musiciens et incluait un haut degré de hocketing entre les instruments — une réelle course de relais entre les quatre cordes, interprètant une tentative téméraire pour se rattraper les uns les autres et omettant toute pause éventuelle de leur figure musicale. Bien que l’instrumentation ait été réduite ici de 50%, il a été tenté de maintenir un degré similaire d’intensité. Avec des entrées commençant au premier ou au quatrième degré de l’échelle phrygienne sur E, la partition se caractérise par une absence totale de ponctuation ou de points d’articulations … et par l’absence d’altérations accidentelles.
[traduction française: Marion Sivy, ii-11]
Exécution
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Mardi 22 février 2011