flûte, violon, violoncelle, contrebasse, piano et percussions
Création: 26 février 2013, Montréal / Nouvelles Musiques 2013: Au-dessus de l’horizon, Théâtre Rouge — Conservatoire de musique de Montréal, Montréal (Québec)
L’œuvre est inspirée d’un ancien codex ayant été trouvé en Égypte dans les années 1970 et dans lequel se trouve L’évangile de Judas. Ce document a généré d’énormes polémiques entre différentes autorités religieuses et culturelles. En effet, son contenu diffère de la version de l’histoire de Judas Iscariote habituellement acceptée par la chrétienté. L’évangile de Judas, considéré comme apocryphe pour certains et vrai pour d’autres m’a beaucoup attiré et m’a fait penser à un aspect important de la culture mexicaine: le parallélisme entre la tradition catholique espagnole et l’ancien polythéisme indigène, toujours présent partout au Mexique aujourd’hui. Le texte trouvé en Égypte rapproche en effet le christianisme des anciennes cultures du Mexique. La mort de Jésus y est présentée comme étant un sacrifice glorieux visant à illuminer l’humanité, tel le dieu Nanahuatzin sautant dans le feu sacrificiel afin de donner naissance au cinquième soleil de la religion aztèque. Cependant, contrairement à Nanahuatzin, Jésus ne pouvait pas se suicider. Il demanda donc à celui dont il avait le plus confiance, celui qu’il aimait le plus entre tous les apôtres, d’exécuter la tâche que seul lui pouvait accomplir. Il demanda à Judas de le dénoncer aux autorités afin que son destin puisse s’accomplir. Ce faisant, Judas se sacrifiait aussi, restant considéré selon tous comme un traître pour les milliers d’années à venir. L’œuvre El evangelio de Judas montre en musique que Jésus et Judas forment un tout individible. Jésus n’est pas que lumière et Judas, généralement dans l’ombre de celui-ci, n’est pas que noirceur. Les deux se sont sacrifiés afin d’éclairer l’humanité: l’un dans la gloire et la lumière, sur la croix; l’autre dans l’obscurité, pendu.
[v-13]
Exécution
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Mardi 26 février 2013