violon, alto, violoncelle, guitare, guitare avec archet et support

Com-possession (1980) (… images démoniaques persistantes dans le théâtre des états transitoires…)

Dis, où t’a piquée la tarentule?
En dessous du bord de ma jupe…
Ô, mon Saint Paul des tarentules
Qui pique toutes les filles
Et les fait saintes!

Paroles chantées par une femme
possédée, en Pouille (Italie)

Le son d’un vieux phonographe à cylindre, comme le miroir qu’a traversé Alice, s’ouvre sur un monde d’hystérie et de délire collectifs, et conduit à la danse/transe de possession identificatoire. Un exorcisme ancien prend place.

… in media res… La mélodie juste a été trouvée, cette mélodie médicinale choisie par la victime/adepte elle-même et décrite comme «appartenant» à l’araignée. Elle danse avec frénésie jusqu’à l’inconscience.

… chute et mort rituelle… «Rêves de rencontres fantômes»: la première morsure (primo morso), survenue à midi (ora canonica); manifestation des symptômes de la possession, l’«état toxique»; confusion de la victime qui entend des «voix»; son état d’esprit au cours du phénomène rythmique, l’«entraînement sonore». «Rappel» de sa quête diagnostique de la mélodie curative dans le répertoire thérapeutique des iatromusiciens (musiciens guérisseurs), et son choix final provoque un … éclair de conscience et rechute… Bref réveil, puis retour au sommeil alors qu’elle subit de nouveau l’entraînement sonore et se comporte en «taranta-libertina», allant jusqu’à s’identifier avec un instrument musical (corpo-strumento); elle entend de nouveau les voix, ou est-ce elle qui parle (taranta-canterina)? Elle revit en rêve sa décision de révéler son «rimorso», également survenue à midi (ora ellectiva), ce qui la conduit au … réveil soudain et délivrance… Elle reprend sa danse (corpo-ballerina), et on sent que le moment de grâce approche: elle devient l’araignée (corpo-taranta), et l’esprit malin (cattivo passato) sera bientôt expulsé. Signalée par un terrifiant «cri de la crise», la chute finale et libératrice marque la fin de l’exorcisme.

L’œuvre a remporté le prix du Gouverneur général (Prix Jules-Léger) en 1981.

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Exécution