violon et orchestre
Une fois, j’ai eu le plaisir d’entendre un enfant me dire qu’être impatient, «c’est quand on attend vite.» Le fond de vérité et de sagesse de cette constatation rappelle en moi, en tant qu’auditeur de musique, quelque chose de non négligeable et non sans intérêt, car une partie de mon expérience avec la musique m’a déjà conduit à vivre cet état et à connaître l’«attente vite.»
Lorsque j’écoute certaines œuvres, je me demande si c’est moi qui ai hâte, ou s’il y a la présence d’une condition hâtive — résidant à l’intérieur de la musique elle-même — à laquelle je suis particulièrement sensible.
L’expression, «attendre vite,» ne suggère en aucun sens l’expression passablement contradictoire: «hâter lentement.» Pourtant, il existe le dicton: «hâte-toi lentement.» Voilà un peu de ce petit paradoxe que j’ai essayé d’installer au cœur même de mes Figures hâtives.
Grâce à une subvention du Conseil des arts du Canada, cette composition m’a été commandée par l’Orchestre symphonique de Montréal à l’intention de monsieur Richard Roberts, premier violon, à qui elle est dédiée.
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