guitare, alto et saxophone

Dans la série des Toposition (s), j’explore les proportions, les structures et les morphologies propres à des sons environnementaux spécifiques, une fois qu’ils sont portés et incarnés par des musiciens. Ces explorations m’ont amené progressivement à développer une méthode de composition théorique que j’ai nommée «écomimétisme». Bien que parfois elles se font écho ou fusionnent, chaque voix instrumentale évolue de façon indépendante d’un ensemble de contraintes à un autre, comme différents flux superposés — ce qui explique l’allusion anglaise contenue dans le titre, «to position (s)». Toutes les pièces de cette série exploitent une disposition scénique différente et non conventionnelle dans l’espace — «topo» du grec «topoï»: lieu. Mais également, chacune des pièces s’ouvre sur un espace imaginaire et métaphorique bien à elle.

Dans cette série d’œuvres, Toposition(s) #4 fait figure de cavalier seul. C’est que cette pièce n’imite jamais vraiment littéralement ses sources, ici des insectes et une imprimante. Néanmoins, l’articulation de chaque voix instrumentale est rigoureusement basée sur des comportements fréquentiels et rythmiques propres aux sources. D’autre part, l’utilisation inusitée de moteurs s’est imposée dès le début du projet afin d’imiter le mécanisme de production des sons de certains insectes qui frottent leurs pattes et leurs élytres les unes contre les autres à très haute vitesse. Cela dit, Toposition(s) #4 se veut l’exploration d’un seul méta-instrument imaginaire, comme une étrange vielle à roue brisée. Au fond la pièce aurait tout aussi bien pu s’appeler Solo.

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Exécution