clarinette, violon, violoncelle et piano

Je considère le langage musical de cette pièce, ainsi que plusieurs autres de mes créations, comme fluide plutôt que solide, transparent plutôt qu’opaque, courbe plutôt que droit. La fluidité du mouvement musical et des textures est semblable à la nature volatile de l’eau qui s’écoule; la résonance d’un simple accord ou d’une note comme la trajectoire d’une ondulation à sa surface, magnifiée et amplifiée par un timbre riche ou une certaine teinte de lumière. Sur le plan plus moléculaire, les vibrations des notes et des sons ainsi que leurs harmonies évoquent les mouvements des vagues. Les métaphores sonores et visuelles de cette idée simple, presque naïve, m’ont toujours interpellé. Ainsi, l’image de l’eau qui parcourt l’ensemble de l’œuvre, ses éléments récurrents, sa gestuelle musicale qui se renouvelle sous différentes formes, sont tous issus de la même source, comme des cours d’eau interreliés, d’abord des ondulations, puis des courants et, enfin, des vagues. Inspirée du Partita en si mineur de Bach (l’ouverture trace une ligne dérivée de la déconstruction rythmique/harmonique de Sarabande Double et la traite tel un cantus firmus), la pièce s’éloigne graduellement de sa source, mais offre de nombreux points de départ lyriques.

[ii-23]

Exécution